Fondé à Tours, il y a un siècle, le Parti communiste français a longtemps tenu une place centrale dans la vie politique française. Né du double choc du traumatisme laissé par la première guerre mondiale et de la révolution d’Octobre, il apparait d’emblée comme un parti de type nouveau : ouvrier, révolutionnaire, internationaliste, organisé sur le modèle bolchevique et appliquant une stricte discipline.
Ce n’est qu’au milieu des années Trente, lors de la constitution du Front Populaire, qu’il renoue explicitement avec l’idée de nation et celle d’une République sociale prolongeant les combats des révolutionnaires de 89 et du XIX° siècle. C’est la réconciliation du drapeau tricolore et du drapeau rouge, de la Marseillaise et de l’Internationale.
Ce double héritage et cette double fidélité vont marquer profondément toute son histoire sous le double signe de son rapport à la nation et de l’internationalisme, de la défense de la patrie et de celle de l’Union soviétique. Cette identité singulière n’a cessé d’être mise à l’épreuve par les grands affrontements du siècle passé : l’antifascisme des années Trente, la Seconde Guerre mondiale et la Résistance, la décolonisation, la Guerre froide et enfin la construction européenne. Aujourd’hui, grâce à l’ouverture des archives, en s’appuyant sur la parole des historiens et sur de très riches documents filmés, il est possible d’offrir au spectateur la possibilité d’aborder cette histoire dans sa complexité au delà des partis pris hagiographiques ou anti-communistes qui ont longtemps dominé.