Avant que la morale ne s'abatte sur Hollywood en 1934, la Mecque du cinéma ressemblait à Sodome et Gomorrhe. Inspiré par "Hollywood Babylon" de Kenneth Anger, Damien Chazelle évoque dans "Babylon" une époque folle où l'industrie du film baignait dans le scandale : orgies, meurtres, mafia, drogues... Tout y passait.
Les années 20 sont débridées : jazz, alcool illégal, femmes libérées et des films osés à la pelle. Hollywood produit jusqu'à 700 films par an, explorant, sans retenue, adultère, homosexualité, corruption ou avortement. Sur les écrans, des actrices en lingerie transparente ; en coulisses, des stars trempées dans des affaires glauques comme celle de Fatty Arbuckle ou le meurtre de William Desmond Taylor.
Face à cette débauche, l'Amérique puritaine réagit : Eglises, presse et ligues de vertu s'unissent contre les "films sales". Pour éviter une censure fédérale, les studios instaurent un "code de bonne conduite" dirigé par William Hays. Mais même après les premières tentatives de moralisation, la Grande Dépression pousse les studios à redoubler de provocations pour remplir les salles vides.
Les années pré-code, flamboyantes et sulfureuses, prennent fin en 1934 avec l'application stricte du Code Hays. Mais Hollywood, fidèle à son esprit frondeur, continuera à contourner la censure avec malice et talent.