
Partenaire

Alfred Dreyfus. Vérité et justice
Au musée d’art et d’histoire du Judaïsme du 13 mars au 31 août 2025, en partenariat avec HISTOIRE TV
En 2006, à l’occasion du centenaire de la réhabilitation du capitaine Dreyfus, le mahJ présentait l’exposition « Alfred Dreyfus. Le combat pour la justice ». Près de vingt ans plus tard, le musée revient sur l’Affaire pour rappeler les grandes étapes de ce moment crucial de l’histoire de France, qui suscita la consolidation de la République et la loi de séparation des Églises et de l’État. L’exposition permet ainsi d’appréhender l’actualité de l’Affaire, dans un contexte de regain de l’antisémitisme, alors que l’innocence de Dreyfus fait encore l’objet de polémiques complotistes.
Rassemblant près de 250 documents d’archives, photographies, extraits de films et une soixantaine d’oeuvres d’art – de Jacques-Émile Blanche, Gustave Caillebote, Eugène Carrière, Édouard Debat-Ponsan, Maurice Feuillet, Émile Gallé, Maximilien Luce, Camille Pissarro, Félix Vallotton ou Édouard Vuillard –, l’exposition raconte l’Affaire « avec » Dreyfus, en replaçant le principal protagoniste au centre du propos. Cette approche nouvelle corrige l’image longtemps véhiculée d’un Dreyfus effacé, spectateur passif de sa propre affaire. Elle révèle un inlassable combattant de la vérité, ainsi que l’auteur de multiples écrits, dont de nombreux inédits accessibles grâce à la publication de ses oeuvres complètes.
Alfred Dreyfus naît en 1859 dans une famille alsacienne profondément marquée par la défaite de 1871 et l’annexion de l’Alsace-Moselle. Fervent patriote comme de nombreux juifs de l’Est, polytechnicien, il mène une brillante carrière militaire qui sera brisée en 1894 : injustement accusé de haute trahison au profit de l’Allemagne, il est condamné par un conseil de guerre, dégradé et déporté sur l’île du Diable, au large de la Guyane.
L’exposition démonte la machination ourdie par l’état-major et illustre le virulent antisémitisme qui se développe en France depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Grâce aux nombreuses oeuvres présentées, elle replace l’Affaire dans la « Belle Epoque » et éclaire trois aspects moins connus : la diversité des réactions juives – de Joseph Reinach à Theodor Herzl –, la « naissance » des intellectuels et la riposte à l’antisémitisme. Gracié en 1899, Dreyfus est réhabilité en 1906 à l’issue d’un combat de douze années, mais sa carrière ne sera jamais reconstituée. L’exposition s’achève sur le traitement de l’Affaire au cinéma avec des actualités Pathé, un Méliès de 1899 qui en fixe les principaux épisodes, et des fictions censurées par le gouvernement français. Cette exposition, qui a reçu le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, s’appuie sur le riche fonds Dreyfus conservé au mahJ, sur des prêts d’une trentaine d’institutions en France et à l’étranger – Archives nationales, Bibliothèque nationale de France, musées de l’Armée, du Barreau, Carnavalet, de l’École de Nancy, Maison Zola-Musée Dreyfus à Médan, musée juif de Suisse à Bâle – ainsi que sur des collections particulières.
Elle est accompagnée d’un large programme de médiation à destination des scolaires et de tous les publics (visites guidées, promenades hors-les-murs, livret-jeux…), de manifestations à l’auditorium (colloque sur « Les juifs dans l’affaire Dreyfus », projections, conférences), et de dispositifs d’accessibilité pour les publics malvoyants.